La consommation de cocaïne augmente en France, les spécialistes s’inquiètent
C’est un rapport plutôt alarmant. L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) publie ce jeudi son enquête annuelle sur la consommation de produits stupéfiants en France. Ce document s’appuie sur des études réalisées dans huit grandes villes de l’Hexagone. Et cette année, c’est la forte croissance de la consommation de cocaïne qui inquiète les spécialistes. Pour l’OFDT, cette drogue apparaît depuis 2016 « de plus en plus disponible » et « exceptionnellement accessible » . Une tendance qui peut s’expliquer notamment par une production mondiale « historiquement élevée » (les saisies réalisées par les services des douanes, police et gendarmerie ont atteint un niveau inégalé en 2017), un prix orienté à la baisse (environ 80 euros le gramme) et une politique commerciale offensive opérée par les dealers pour se démarquer de leurs concurrents.
Observations les plus récentes du dispositif #TREND sur les #drogues illicites, leurs #usages et leurs #marchés : synthèse nationale 2017-2018 (8 p.) https://t.co/8I5RrAu8bH pic.twitter.com/3biZ12Lat2
— OFDT (@OFDT) December 20, 2018
La cocaïne séduit chez les 30-45 ans
Les dealeurs sont ainsi nombreux à faire part de leurs offres promotionnelles par SMS à leurs clients. Le rapport indique que les trafiquants n’hésitent pas à relancer les consommateurs, en leur proposant des tarifs dégressifs en fonction de la quantité achetée. De quoi les inciter à la consommation. Selon l’OFDT, la cocaïne toucherait principalement les 30-45 ans, des actifs plutôt aisés. La « C » , comme elle est appelée par certains, épargnerait toutefois la jeunesse du fait de son prix dissuasif pour des lycéens ou des étudiants.
Le gaz hilarant de plus en plus répandu
Outre la consommation de cocaïne en forte hausse, le gaz hilarant, aussi appelé « protoxyde d’azote » ou « proto » , inquiète les spécialistes. Ce gaz, qui provoque l’hilarité en quelques secondes, est conditionné dans des ballons vendus 1 à 2 euros. Il serait ainsi très présent dans les milieux festifs urbains et soirées étudiantes. Le proto présente cependant des dangers mortels. « Il y a un risque de détresse respiratoire par manque d’oxygène avec un risque d’asphyxie » avance Clément Gérôme, chargé d’études à l’OFDT à FranceInfo. D’autres drogues comme la kétamine, le poppers ou l’ecstasy auraient le vent en poupe dans les grandes agglomérations françaises selon le rapport.