Un congé en cas de rupture amoureuse ? Une proposition qui fait débat
C’est une nouvelle qui fait grand bruit. En effet, aux Philippines, un député a proposé d’instaurer un congé en cas de rupture amoureuse. Un sujet abordé sur le plateau d’Estelle Midi sur RMC le 22 octobre dernier et qui visiblement ne fait pas l’unanimité.
Un congé en cas de rupture amoureuse ?
Aux Philippines, un projet de loi audacieux vise à introduire un congé pour chagrin d’amour, proposant jusqu’à trois jours non rémunérés pour se remettre d’une rupture amoureuse. Initié par le député Lordan Suan de Cagayan, ce congé serait offert aux employés éprouvant des difficultés émotionnelles après une séparation ou un divorce.
Selon le parlementaire, ces situations douloureuses affectent le moral et la productivité des salariés, nuisant également aux entreprises.
Ce dispositif, utilisable une fois par an, prévoit un à trois jours de repos en fonction de l’âge du salarié : un jour pour les moins de 25 ans, deux pour les 25-35 ans, et trois pour les plus de 36 ans.
Certaines entreprises locales, comme un hôtel sur l’île de Cebu, ont même déjà instauré un congé similaire de cinq jours pour rupture, reflétant une prise de conscience des effets du « syndrome du cœur brisé », qui peut entraîner des symptômes comparables à ceux d’une attaque cardiaque.
Une initiative qui ne fait pas l’unanimité
En France, l’idée a suscité un débat animé dans Estelle Midi. Yaël Mellul, présidente de l’association Femme et Libre, a vivement critiqué cette proposition en déclarant qu’elle est « complètement débile. »
Consciente des conséquences psychologiques des ruptures, elle estime cependant qu’un congé spécifique n’est pas justifié : « Si on n’est pas bien, on se met simplement en arrêt maladie. Pas besoin de créer un congé spécifique. » D’autres chroniqueurs ont partagé ce scepticisme, comme Pierre-Édouard Magnan, président du mouvement national des chômeurs et précaires, qui a qualifié l’idée de « fondamentalement absurde » et révélatrice d’une société « très superficielle et ultra-individualiste. »
Daniel Riolo, quant à lui, s’est interrogé sur la faisabilité d’un tel congé : « Comment on définit la durée du congé? Comment on évalue par rapport à la durée de la relation? » Enfin, un auditeur prénommé Karim a conclu en dénonçant un excès d’assistanat : « Aujourd’hui, si on ne nous tient pas la main, on est perdus. »