La chercheuse derrière la première photo de trou noir victime d’un violent cyberharcèlement
Après avoir participé à la capture de la première image d’un trou noir, Katie Bouman est devenu une véritable star et une source d’inspiration. Mais certains internautes pensent qu’une femme est illégitime pour porter une découverte scientifique et la chercheuse a dû faire face à une vague de cyberharcèlement.
Une ingénieure de 29 ans victime de cyberharcèlement
Si personne ne connaissait son nom il y a encore quelques semaines, Katie Bouman est devenu une star en quelques jours. Et pour cause, cette ingénieure de 29 ans fait partie de l’équipe qui nous a permis d’observer une photo de trou noir pour la première fois de l’histoire mercredi dernier. Suite à la publication de cette découverte, une autre photo a fait le tour d’Internet : celle de la scientifique rayonnante devant son écran d’ordinateur sur lequel s’affichait l’image du trou noir. De nombreux commentaires ont afflué pour féliciter l’ancienne étudiante du MIT. Katie est alors devenue un symbole pour toutes les jeunes femmes qui souhaitent travailler dans le domaine scientifique. À la manière d’une Dana Scully, l’héroïne de la série X-Files, on peut être sûr qu’elle inspirera de nombreuses ingénieures en herbe. Mais si de nombreuses personnalités publiques ont salué son exploit, des internautes mal intentionnés ont décidé de s’en prendre à elle. Le début d’un vague de cyberharcèlement comme en connaissent des dizaines de personnalités féminines.
Comment s’est déroulé le cyberharcèlement de Katie Bounan
Ce harcèlement commence sur les réseaux sociaux où des commentaires ont émergé, posté par des internautes qui ne comprenaient pas qu’une femme puisse réussir dans le domaine scientifique. Un petit malin a même été modifier la page Wikipédia de Katie Bouman en la décrivant comme « quelqu’un qui n’est même pas professeur adjoint et certainement pas remarquable en tant que scientifique ». Le détracteur soulève notamment le fait que l’ingénieure n’était pas la seule a avoir réussi à prendre en photo le trou noir Messier 87. S’il est vrai que l’équipe se composait de nombreux scientifiques, tous ont reconnu que sans le code crée par Katie, rien de tout cela n’aurait été possible.
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There are no words.
🤬🤬#WomenInSTEM x @Wikipedia pic.twitter.com/qPBSl2V1Mv— Dr Jess Wade liked it here once (@jesswade) April 12, 2019
Les internautes défendent la chercheuse contre le cyberharcèlement
Très rapidement, de nombreux internautes se sont insurgés contre ce cybercharcèlement. Les réflexions sur la légitimité de Katie Bouman postés sur Wikipédia ont été signalés et la plateforme les a immédiatement supprimées. Andrew Chael, le chef de projet qui supervisait la prise en photo du trou noir, a défendu sa collègue en demandant aux internautes d’arrêter les fausses accusations. Il a aussi déclaré que sans Katie pour l’épauler, le projet n’aurait jamais vu le jour. Mais la meilleure réponse reste celle que la jeune ingénieure a publiée sur son compte Facebook. Elle a ainsi rappelé qu’il y avait toute une équipe derrière la découverte et a salué le travail de ses collègues, parmi lesquels on retrouve une quarantaine de femmes. La chercheuse montre au monde entier que les capacités intellectuelles ne dépendent absolument pas d’un genre ou d’un sexe.
https://www.facebook.com/katie.bouman.3/posts/10213326025523041