Le chemsex, cette nouvelle pratique sexuelle qui inquiète les spécialistes
Pratique dangereuse, le chemsex associe les relations sexuelles et la prise de drogues. Le risque d’infections sexuellement transmissibles, et notamment le VIH, augmente largement avec cette pratique encore assez méconnue.
Le chemsex, c’est quoi ?
Le chemsex est le fait d’avoir des relations sexuelles sous l’emprise de drogues d’où son abréviation de chemical et de sexe. Cette pratique peut conduire à des rapports non protégés, augmentant considérablement le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST).
Majoritairement pratiqué par les hommes homosexuels, ils cherchent à augmenter leur désir, plaisir et à décupler leurs sensations. En prenant des drogues, ils espèrent se sentir plus performants sur le plan sexuel.
Les « chemsexeurs » consomment généralement des drogues stimulantes et euphorisantes comme les cathinones, la cocaïne, la méthamphétamine et l’ecstasy/MDMA. Ces drogues sont souvent accompagnées de médicaments qui favorisent l’érection, d’alcool et même de poppers.
Cette pratique augmente le risque d’IST
Tom est un jeune homme de 31 ans. En 2012, il consulte un médecin qui lui diagnostique le VIH. Deux ans plus tard, Tom retourne à la clinique et cette fois-ci se fait diagnostiquer un herpès, une gonorrhée rectale et une syphilis, trois infections sexuellement transmissibles.
Tom est en réalité un adepte du chemsex et se confie à son praticien sur sa consommation régulière de drogues, entre autres de la méthamphétamine une fois par semaine et du GHB deux à trois fois par semaine.
La désinhibition due à la prise de drogues favorise d’une part les rapports non protégés mais également la multiplicité de partenaires et la violence des rapports. Le risque de transmission d’IST augmente avec la brutalité des rapports.
Selon une étude publié dans le BMJ, les « chemsexeurs » sous le traitement PrEP (traitement qui permet d’éviter la contamination par le VIH) ont 30% de risque supplémentaire de contracter une IST que les hommes homosexuels qui ne pratiquent pas le chemsex.
Un risque d’overdose et d’addiction très largement accru
Le chemsex présente les mêmes risques que toutes les autres consommations de drogues : l’overdose, les crises d’angoisse, la perte de conscience, l’anxiété, la paranoïa et les convulsions.
L’addiction est un autre risque bien réel pour les « chemsexeurs » . Tom augmente sa consommation de drogues au fil des mois. Désormais, il fume de la méthamphétamine toutes les 30 minutes, s’il ne se l’injecte pas tous les 4 heures. Sa prise de GHB a également augmenté, il en prend toutes les 3 heures. Il est finalement licencié de son emploi.
Une « vingtaine de décès liés au sexe sous drogue ont été déplorés dans la métropole lyonnaise, en un an, contre cinq à six décès environ les années précédentes » affirmait Jean-Michel Livrozet, médecin du Corevih en juillet 2018.
Pratique peu connue mais très dangereuse, le nombre de pratiquants au chemsex ne cesse d’augmenter au fil des ans. Devant l’augmentation des décès liés à cette pratique, l’association AIDES a mis en place un numéro d’appel d’urgence : 01.77.93.97.77.