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Le cap des 60 féminicides a été atteint en France

Publié par Églantine le 29 Mai 2019 à 23:32
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Ce lundi, Mariette (65 ans) a été étranglée par son mari, Gérard (73 ans), parce qu’elle voulait divorcer. Elle est devenue la 60e femme française à mourir sous les coups de son conjoint depuis le 1er janvier 2019. Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son compagnon ou ex. 

Lundi 27 mai, dans une commune de la Moselle, Mariette, âgée de 65 ans est retrouvée sans vie dans le sous-sol de son domicile. Le commissariat a été prévenu par le fils de la victime qui ne recevait aucune nouvelle de sa maman. Son mari, Gérard, a reconnu l’avoir étranglée car il ne supportait pas que sa femme ait l’intention de divorcer, selon France Bleu. Elle devient la 60e femme à mourir assassinée sous les coups de son compagnon, depuis le début de l’année.

>>> À lire en plus : « Je ne sais pas si je vais mourir demain »: l’appel à l’aide déchirant de Laura, victime de violences conjugales

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Cinq féminicides en une semaine

Depuis plusieurs années, le compte « Féminicides Par (Ex) Compagnons » recense les féminicides conjugaux et a réalisé une carte affichant les emplacements de ces assassinats. Depuis le début de l’année, ce collectif s’est rendu compte qu’une femme mourait tous les deux jours sous les coups de son compagnon ou ex, et non plus tous les trois jours comme c’était le cas auparavant. À chaque nouveau décès, il publie un message pour que « ces femmes ne restent pas invisibles, qu’elles soient nommées quand c’est possible. » Le collectif « NousToutes » a repris cette initiative depuis plusieurs mois. En une semaine, cinq féminicides ont été recensés par les bénévoles du collectif.

Le mercredi 22 mai, à Villeneuve-d’Ascq (Nord), Maryline, a été tuée par son compagnon (52 ans) d’une vingtaine de coups de couteau. Il s’est rendu au commissariat pour avouer son crime et avait prévenu son neveu, qui avait lui même appelé les secours. Le lendemain, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, Gwénaelle a été assassinée par son ex-conjoint, âgé de 41 ans, de plusieurs coups de couteaux. Il avait donné rendez vous à son ex-femme pour « avoir une explication qui a tourné à la confrontation violente » selon le Parisien. Il aurait tenté de mettre fin à ses jours avec une tronçonneuse et a été hospitalisé. Âgée de 37 ans, Gwénaelle était mère de trois enfants.

Le dimanche 26 mai, le corps de Mambu, 64 ans, a été retrouvé à Lassay-les-Châteaux, en Mayenne. Selon les enquêteurs, elle a été tuée par son mari, 68 ans, à coups de hache. Ce dernier avait lui même prévenu les secours. Ce féminicide serait à l’origine une dispute conjugale qui aurait viré au drame. Le lundi 27 mai a été un jour noir avec deux féminicides. À La Madeleine (Nord), Nathalie (47 ans) aurait été tuée par son ex-conjoint (53 ans) de plusieurs coups de couteaux. Elle a été enlevée dans un parking lillois et retrouvée sans vie dans un appartement à La Madeleine. Selon plusieurs témoins, son ex-compagnon n’aurait pas agi seul et aurait été accompagné de trois individus. Nathalie avait déjà déposé une main courante à l’encontre de ce dernier en début d’année pour « menaces. » Elle était mère de deux enfants. Le 5e féminicide est celui de Mariette soit le 60e depuis le 1er janvier 2019. 

 

>>> À lire en plus : « Balance ton quoi » : le clip d’Angèle repris pour dénoncer l’islamophobie et le racisme envers les femmes voilées

Non, les féminicides ne sont pas des actes soudains

Lorsque le cap des 50 féminicides avait été atteint, le 10 mai, Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, s’était désolée d’une telle augmentation et martelait que le féminicide n’est pas un acte soudain et que ces victimes avaient subi des violences remontant parfois à plusieurs années: « On entend souvent que le crime est passionnel, que la jalousie a entraîné une pulsion. Mais nous, qui nous portons partie civile régulièrement dans ces drames, nous nous apercevons que l’histoire des violences, remonte souvent à bien des années, avec une aggravation des situations de violences qui va crescendo. » 

Récemment, une jeune femme, Laura, avait lancé un cri d’alarme sur son compte Twitter. Victime d’une tentative de meurtre par son ex-conjoint, elle avait tenté d’interpeller les médias et le gouvernement dans un message poignant. Son ex-compagnon avait été remis en liberté après dix mois de détention provisoire pour « tentative d’homicide » à son encontre et ce dernier la terrorisait puisqu’il n’avait aucun bracelet électronique ou interdiction de territoire : « J’ai peur pour ma vie, et aussi pour celle de ma fille. Je ne sais pas si je vais mourir demain. » criait-elle.

Il y a quelques semaines, Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, s’était saisie du sujet des féminicides après le décès d’une jeune lyonnaise de 22 ans, battue à mort par son compagnon. La ministre voulait alors développer une « véritable culture de la protection des victimes de violences conjugales » et veut une réponse « ferme et réactive. » Néanmoins, la plupart des associations et collectifs soulignent l’inactivité du gouvernement sur la protection des femmes face aux conjoints ou ex-conjoints violents.

À l’heure à laquelle cet article a été publié, une 61e femme mourra sous les coups de son conjoint ou ex.

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