11-Septembre : Les cancers liés aux attentats de plus en plus nombreux aux Etats-Unis, dix-huit ans après le drame
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Les attentats du 11 Septembre 2001 resteront comme l’une des attaques les plus meurtrières de l’histoire (2977 morts). Et aujourd’hui encore, de nombreux citoyens Américains sont touchés par ce drame. Les produits toxiques émanant des ruines des tours jumelles ont contaminé des milliers de personnes.
Les cancers liés aux attentats du 11-Septembre sont en très large hausse
18 ans après les attentats du 11 Septembre 2001, le constat de l’ampleur des conséquences du nuage de cendres et de débris est sans appel. La période d’incubation des produits toxiques, que cette épaisse fumée a laissé échapper, arrive à terme. En effet, ce gigantesque nuage noir, dû aux incendies et aux débris de la chute du World Trade Center, a plané au-dessus de la Grosse Pomme pendant de longues semaines. Selon des études menées depuis presque deux décennies, ce nuage serait le responsable de l’accroissement significatif des cas de cancers, aux formes plus ou moins rares, mais également d’autres maladies graves.
Les sauveteurs sont les premiers à souffrir de ces cancers et maladies. Entre les sapeurs-pompiers, les officiers de police, les ambulanciers, les ouvriers, les bénévoles, tous ces hommes étaient présents pour contenir les incendies et venir en aide aux personnes bloquées dans les décombres. En 2014, treize ans après le drame, une hausse anormale de cancers était notifiée à New-York et plus de 10 000 cas étaient alors recensés. Depuis, des milliers de travailleurs et de résidents du Sud de Manhattan sont touchés par ces cancers et le nombre d‘individus diagnostiqués cancéreux ne fait que s’alourdir au fil des années.
Un programme d’aide pour les victimes
Le World Trade Center Health Program a été mis en place par le gouvernement américain en 2011. Ce programme assure le suivi et les traitements médicaux des populations affectées en lien avec les attentats du 11-Septembre.
Selon les estimations, plus de 400 000 personnes ont été exposées aux produits toxiques de ce nuage. Ainsi, on recense 95 000 personnes inscrites à ce programme et 14 030 personnes supplémentaires sont concernés par un ou plusieurs des 68 cancers liés au 11-Septembre. Les cancers les plus fréquents sont les cancers de la peau et de la prostate. Ils représentent respectivement 3 891 et 2 927 cas. On estime désormais que 30 000 individus ont été atteints d’un cancer à la suite des attentats du 11-Septembre.
En juillet 2019, le président américain Donald Trump a prolongé la loi en rallongeant de 2020 à 2090 la date limite pour les demandes déposées auprès d’un fonds fédéral spécial d’indemnisation. Ce fonds d’indemnisation, initialement prévu avec une enveloppe budgétaire de 7,3 milliards de dollars, avait épuisé le budget. Il sera donc régulièrement réapprovisionné. En effet, une indemnisation coûte en moyenne 240 000 dollars par patient et allant jusqu’à 682 000 dollars pour une personne décédée.
Un sentiment de colère
Les citoyens américains sont en colère. Les autorités, à l’époque, avaient indiqué quelques jours seulement après le drame que la zone était sans danger. Le retour prématuré au travail de milliers de personnes a inévitablement conduit à la tournure fâcheuse de leur état de santé, plus d’une décennie après les événements.
John Mormando, un New-Yorkais sportif, apprend en mai 2018 qu’il est atteint d’un cancer du sein. Pourtant très rare chez l’homme, ce cancer est surreprésenté chez les riverains. Cet homme se souvient pour La Croix : « C’était une zone de guerre. On sentait que l’air était toxique, mais les autorités nous avaient dit qu’il n’y avait pas de danger. Tous les élus nous encourageaient. On nous félicitait pour le service que nous rendions au pays. Et nous, nous remplissions notre devoir de citoyen. »
John Mormando est un client du cabinet d’avocats Barasch & McGarry. Ce cabinet dénombre pas moins de 35 de ses clients atteints d’un cancer lié aux attentats. Un associé du cabinet, Dominique Penson, informe que ses clients sont touchés par « des cancers du sang, du cerveau, de la peau, de la prostate, de l’utérus, et des formes plus rares affectant le foie, les reins et les os » en confirmant que : « C’est une situation totalement anormale. Personne ne conteste le lien avec les attentats. »
Le bilan ne fait que s’aggraver au cours du temps et de nombreux cas de cancers seront encore à ajouter à ce bilan déjà très lourd.
