Après Gabriel Attal, qui sera Premier Ministre ?
Les bulletins de vote ont parlé : c’est le NFP qui remporte la majorité des suffrages aux législatives. L’union de gauche est suivie de près par Ensemble, deuxième force de l’Assemblée nationale. Élu dans la 10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine, Gabriel Attal a annoncé présenter sa démission au chef de l’État, précisant toutefois qu’il resterait à Matignon « aussi longtemps que le devoir l’exigera ».
Le NFP remporte les élections législatives avec 182 sièges !
Après plusieurs semaines d’incertitude, les esprits s’apaisent. Ce 7 juillet, les résultats des législatives sont sans appel : le NFP sera majoritaire à l’Assemblée nationale. De fait, il remporte le second tour des législatives avec 182 sièges. De quoi décrisper les électeurs qui craignaient de voir le RN approcher doucement, mais sûrement, les hautes sphères du pouvoir.
Ensemble n’a pas démérité. Contre toute attente, le parti d’Emmanuel Macron se positionne à la deuxième place. Une timide victoire pour élus qui remportent 156 sièges à l’Assemblée nationale, perdant tout de même leur majorité relative.
Le RN et ses alliés se positionnent à la troisième place, avec 143 sièges. Ce qui est bien plus qu’en 2022, quand le parti en avait obtenu 89. Le résultat final est cependant moins important que celui des dernières projections, qui annonçaient environ 200 sièges.
Gabriel Attal, élu dans les Hauts-de-Seine et prêt à démissionner
Très investi durant ces législatives express, Gabriel Attal s’est présenté dans la 10ᵉ circonscription des Hauts-de-Seine (92). Circonscription dans laquelle il s’est positionné en favori dès le 1ᵉʳ tour avec 43,85 % des voix, devant la candidate NFP, Cécile Soubelet (35,53 %) et le candidat LR, Sébastien Laye (13,21 %). Sans surprise, c’est l’actuel Premier ministre qui a remporté les élections avec 58,23 % des voix. De quoi réjouir la feue majorité présidentielle.
Ce 7 juillet, le jeune ministre fait une annonce pour le moins déconcertante : il envisage de présenter sa démission au chef de l’État. Il précise toutefois qu’il restera en poste « aussi longtemps que le devoir l’exigera ». « Ce soir, la formation politique que j’ai représentée dans cette campagne […] ne dispose pas d’une majorité. Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République ». Une annonce qui n’a pas manqué de faire couler de l’encre. Quelle sera la réaction du président face au projet de son actuel Premier ministre ? D’ailleurs, peut-il s’y opposer ?
Si l’on en croit l’article 8 de la Constitution, Emmanuel Macron a son mot à dire dans cette affaire. Tout du moins, il le peut. « Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement », peut-on lire. Par le passé, Emmanuel Macron a déjà refusé la démission d’un Premier ministre. Celle d’Elisabeth Borne, qui, comme son successeur, avait présenté sa démission au lendemain des législatives en 2022.
Quelle sera la décision du chef de l’État ?
À quelques semaines des JO, Gabriel Attal est conscient des enjeux pour le gouvernement. C’est pourquoi il affirme qu’à l’heure où la France « se prépare à accueillir le monde », il assumera « évidemment [s]es fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera ».
Emmanuel Macron pourrait aussi faire traîner les choses en attendant la composition définitive de l’Assemblée nationale. « Le président de la République prend actuellement connaissance des résultats de ces élections législatives au rythme des remontées, circonscription par circonscription », rapporte BFMTV en citant l’Élysée. « Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires ».
Et la présidence d’ajouter : « Le président, dans son rôle de garant de nos institutions, veillera au respect du choix souverain des Français ». Elle met également en garde sur l’analyse des résultats, soulignant qu’elle ne répond à la question « qui pour gouverner ».