André-Joseph Bouglione, ancien dompteur de cirque, témoigne et dénonce la maltraitance animale
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Un cirque sans animaux
Interviewé par Paris Match, André-Joseph Bouglione a tenu à témoigner sur la condition animale dans les cirques. Ancien dompteur de cirque, il souhaite définitivement mettre un terme au cirque d’animaux. Lui-même avoue ne pas avoir su détecter les signes de stress des animaux qu’il a entraîné durant des décennies. Aujourd’hui, son projet d’éco-cirque lui permettra peut-être de redorer le blason de l’univers du cirque. Car les circassiens ont vu leur public descendre à 13 millions de visiteurs de nos jours, contre 30 millions dans les années 50. Il s’agit-là d’une perte des 3/4 de leur public. « Les circassiens refusent l’évolution de la société pour qui le bien-être animal fait partie des priorités. Le public est notre seul patron et on ne l’écoute plus » déclare Bouglione.
Éviter les contrôles vétérinaires
Le directeur de cirque n’oublie pas, au passage, de dénoncer les pratiques discutables des circassiens. En effet, il explique que la plupart des cirques français n’en sont pas. Et ne servent qu’à dissimuler une autre activité, comme le trafic ou encore la délinquance. Certains changent de nom régulièrement pour éviter les contrôles vétérinaires. Bouglione lui-même déclare qu’il n’avait un contrôle de la DDPP qu’une fois tous les deux ans, « et encore« . Un jour, un éthologue a examiné un éléphant de Bouglione qui se balançait d’avant en arrière. Alors que Bouglione pensait que son pachyderme manifestait un signe de bien-être, c’était en réalité tout le contraire. Le spécialiste animalier lui a en effet appris que ces animaux ne se comportent pas de la sorte dans la nature.
Un cirque écologique
La plupart des petits cirques français ne connaissent rien au dressage d’animal. « Ils improvisent et la maltraitance est quotidienne » déclare Bouglione. Aujourd’hui, son projet de cirque donne réellement envie. Au programme, des clowns, des jongleurs et des acrobates. Mais pas d’animaux. Il y aura même un village écologique aux abords du cirque qui permettra de faire du shopping. De plus, tout le matériel du circassien sera transporté en train ou par bateau dans un souci de réduire son impact écologique. André-Joseph Bouglione précise également qu’une partie des bénéfices de ce cirque 2.0 sera reversé à des associations de protection de la faune sauvage. Voilà qui est un peu plus réjouissant.
