Alcool et tabac : et si c’était plus dangereux que les drogues illégales ?
Malgré les négociations perpétuelles quant à la légalisation du cannabis, cette drogue, au même titre que les autres, est interdite en France. D’après la loi « l’usage de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. » Et contrairement aux croyances collectives, cette sanction concerne aussi bien le cadre privé que les lieux publics. Mais à la grande surprise de tous, un rapport demande aux États de reconsidérer l’échelle de dangerosité du tabac et de l’alcool en se basant sur des critères scientifiques plutôt que culturels.
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L’alcool et le tabac plus nocif que les drogues illégales ?
Si l’alcool et le tabac sont considérés comme des drogues « douces » , celles-ci sont légales en France et partout dans le monde. Seulement, un rapport de la Global Commission on Drug Policy basé sur des recherches scientifiques demande aux États de revoir les critères qui déterminent la dangerosité d’un stupéfiant. Apparemment, des substances comme l’ecstasy, la kétamine, la cocaïne ou encore le cannabis auraient un impact moins négatif pour les consommateurs et leur entourage que le tabac et l’alcool.
L’organisation dont le secrétariat se situe à Genève, réunit de nombreuses personnalités comme l’ex-présidente de la Confédération Ruth Dreifuss, le milliardaire Richard Branson et bien d’autres leaders internationaux. En aucun cas, l’utilisation des drogues illégales n’est encouragée, ils critiquent juste l’incohérence des lois restrictives sur certains produits qui se basent sur des critères contestables.
« Les substances psychoactives, comme tout produit présentant un potentiel de risques, ne devraient pas être abandonnées sans contrôle entre les mains d’entreprises qui ne visent que le profit, qu’elles soient légales ou criminelles » explique Ruth Dreifuss. Avant de conclure « chaque État doit les réguler selon les dangers et l’utilité de leur consommation. »
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Des mentalités difficile à changer
Selon un rapport récent de l’organisation internationale Global Commission on Drug Policy, les critères qui déterminent la dangerosité des drogues sont biaisés. En effet, le tabac et l’alcool jouissent d’une image plutôt positive en société. Il suffit d’allumer la télévision pour se rendre compte que la présence de ces deux drogues à l’écran ne dérange personne et rajoute même un côté irrésistible.
Suite à la lecture du rapport, l’Office fédéral de la santé publique a été obligée de reconnaître la cohérence de celui-ci. Mais les mentalités parmi les élus politiques qui décident les lois seront difficiles à changer. Néanmoins, ce rapport est largement soutenu par la fondation Addiction Suisse dont le directeur Grégoire Vittoz confirme les propos de Ruth Dreifuss. « Il faut aussi rappeler les incohérences de la politique des addictions où l’on peut promouvoir par le biais de la publicité un produit comme le tabac, qui tue une personne par heure » souligne-t-il. Avant de rajouter « alors que la simple consommation de drogues illégales constitue un délit sans pour autant que cette prohibition n’en empêche la consommation. On doit donc espérer que cette politique sorte des débats idéologiques pour s’appuyer sur des analyses factuelles des expériences faites à ce jour. »
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