Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Actualité

Bangladesh : Une étudiante brûlée vive pour avoir dénoncé une agression sexuelle

Publié par Constance le 23 Avr 2019 à 21:00

Au Bangladesh, une étudiante qui avait dénoncé une agression sexuelle a été brûlée vive sur le toit de son université. Avant de mourir, elle a enregistré une vidéo où elle raconte son agression.

La suite après cette publicité

L’étudiante avait été agressée par le directeur de son université

Le 27 mars dernier, Nusrat Jahan Rafi une étudiante de 18 ans vivant au Bangladesh est convoquée par le directeur de son université. Une fois dans le bureau, ce dernier se montre très insistant et tente de la violer. La jeune fille réussit à s’échapper et décide d’aller porter plainte. Son calvaire se poursuit. Les policiers qui la reçoivent se montrent très froids et minimisent son agression. Le directeur de l’université est malgré tout incarcéré pour agression sexuelle. Si Nursat a été soutenu par sa famille, les autres étudiants ne l’entendent pas de la même façon. Ils manifestent pour la libération de l’agresseur et la jeune fille ne peut plus revenir à l’université. Elle est victime de harcèlement de la part de ses camarades qui lui reprochent le départ de leur directeur.

Sol brûlé

Photo du toit où Nusrat a été agressée, on peut voir les traces laissées par le feu sur le sol

Brulée vive pour avoir dénoncé une agression sexuelle

La suite après cette publicité

Le 6 avril, elle décide de revenir passer ses partiels pour valider son année. À son arrivée, un étudiant lui demande de se rendre sur le toit où une de ses amies serait en train de se faire agresser. Une fois sur place, cinq personnes masquées l’attendent de pied ferme. Ils font pression sur elle pour qu’elle retire sa plainte pour agression sexuelle. Mais Nusrat refuse. La situation dégénère alors : ses agresseurs l’aspergent de kérosène avant de lui mettre le feu. Brûlée sur plus de 80% de son corps, l’étudiante est transportée à l’hôpital. Elle y décèdera quatre jours plus tard.

>> À lire aussi : Ce jeune homme est mort dans l’attentat de Dacca car il ne voulait pas abandonner ses amies

La suite après cette publicité

L’événement a secoué le pays

Les agresseurs ont tenté de maquiller les événements en suicide, mais c’était sans compter sur la détermination de Nursat Jahan Rafi. Dans l’ambulance qui l’emmenait à l’hôpital, elle trouve la force d’enregistrer une vidéo sur son téléphone portable. Elle y raconte son agression sexuelle et déclare « Le professeur m’a agressée, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle » . Ses funérailles ont eu lieu le 14 avril dans son village natal, Feni. Une foule immense s’était rassemblée pour rendre hommage à celle qui s’est battue jusqu’au bout pour que son agresseur soit puni. Des manifestations ont également secoué Dacca, la capitale du pays, pour que justice lui soit rendue. Pour le moment, quinze personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête.

 

La suite après cette publicité
Funérailles Nusrat Jahan Rafi

Les agressions sexuelles, le quotidien pour beaucoup de femmes au Bangladesh

En 2018, au Bangladesh, 940 agressions sexuelles ont été rapportés selon l’association Bangladesh Mahila Parishad. Mais ce chiffre ne prend en compte que les agressions déclarées à la police où à l’association. Naître fille dans ce pays signifie devoir lutter pour ses droits et faire face à une justice fermée en cas d’agression. Celles qui portent plainte attendent souvent des années avant que leur agresseur soit arrêté. La plupart du temps, la plainte ne débouche sur aucune arrestation et l’agresseur recommence en toute impunité. Les autres n’ont plus peur des autorités puisqu’il n’y a pas de conséquences pour les violeurs. La famille de Nursat Jahna Rafi espère que leur fille n’est pas morte en vain et que cet événement va tirer la sonnette d’alarme.

>> À lire aussi : Angels in Hell : une reportage photos poignant sur les travail des enfants au Bangladesh

La suite après cette publicité
Manifestations Bangladesh

 

La vidéo du jour