Affaire Zecler : « On l’a défoncé », ces messages qui accablent les policiers
Des messages datant des jours suivant l’agression de Michel Zecler ont été révélés par Mediapart, mettant à mal la version des policiers.
Affaire Zecler : Violences policières sur fond de crise sanitaire
L’affaire en passe de prendre un nouveau tournant ? En 2020, l’agression de Michel Zecler déchaîne la chronique. Images à l’appui, le producteur de musique fait l’horrible récit de ce qu’il qualifie de violences policières. Un point de vue largement approuvé par les internautes qui ont eu accès aux images de son interpellation.
Le 21 novembre 2020, plusieurs policiers débarquent dans un studio d’enregistrement du 17ᵉ arrondissement. On est alors en plein confinement et Michel Zecler s’y trouve avec quelques artistes. Ils sont en plein enregistrement, quand quatre policiers débarquent et se précipitent sur les artistes et leur producteur.
Surpris, ce dernier s’interpose, tente de comprendre… En vain. Sur les images dévoilées à l’époque par Loopsider, on le voit se faire agripper par la gorge et frapper par les agents de police. L’un d’entre eux va même jusqu’à jeter une grenade lacrymogène dans le studio. Un déchaînement de violence inexpliqué suivi d’une arrestation et d’un placement en garde à vue.
Les internautes s’insurgent
Révolté face à l’injustice de la situation, Michel Zecler fait le choix de dévoiler les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance. En parallèle, il fait le récit de sa terrible journée aux journalistes. Et l’affaire ne tarde pas à s’ébruiter. Outrés à leur tour, les internautes ne peuvent s’empêcher de faire le parallèle avec l’Affaire George Floyd qui vient tout juste d’ébranler les États-Unis.
Suspendus le temps de l’enquête, puis mis en examen, les quatre policiers ont fait l’objet de différentes sanctions. Deux d’entre eux ont été écroués pour être finalement relâchés le 22 décembre 2020 et placés sous contrôle judiciaire strict. Les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire simple.
Face aux questions des magistrats, ils assurent que Michel Zecler a refusé un contrôle avant de leur asséner plusieurs coups. Seulement, quatre ans plus tard, de nouveaux éléments dévoilés par Mediapart viennent les accabler.
« J’ai la main gonflée parce que j’ai tapé le mec »
Il s’agit de messages WhatsApp dans lesquels Aurélien L., l’un des policiers, écrit : « Le mec n’a porté aucun coup, il s’est juste débattu ». Ou encore : « On n’a pas été assez méchants, je trouve. Là, on est emmerdé parce qu’il a un bon avocat ». Des confidences accablantes agrémentées de propos racistes et de moqueries sur la mort de George Floyd.
Autant d’éléments qui viennent contredire leur version des faits, qui n’a pas bougé d’un iota depuis leur placement en détention en 2020. « Tous les bâtards qui foutent la merde, ce sont tous les mêmes », s’insurge encore Aurélien L. dans les messages dévoilés par Mediapart.
Un autre des policiers accusé dans l’affaire Zecler prétendait avoir été blessé et avoir ainsi bénéficié de cinq jours d’ITT. Or, dans un message consulté par la presse, il écrit : « Oui tkt, j’ai la main gonflée parce que j’ai tapé le mec ». Pour sa part, Aurélien L. a récolté deux jours d’ITT. Pourtant, dans ses messages, il confie : « Oui t’inquiète j’ai rien. Juste une griffure sur le visage. Pas grand-chose ».