Affaire Théo : que risquent les policiers ? Le verdict va tomber
Le verdict sera rendu ce vendredi 19 janvier, soit sept ans après les faits. Dans l’affaire, très médiatisée, de l’interpellation violente de Théodore Luhaka, l’avocat général a requis jusqu’à trois ans de prison avec sursis pour les fonctionnaires. Le jeune homme et son entourage retiennent leur souffle en attendant la décision du juge.
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Affaire Théo : retour sur l’arrestation violente du jeune homme
Sept ans déjà. Pourtant, beaucoup se souviennent encore distinctement de l’affaire Théo. Une affaire qui a éclaté en 2017 et révolté l’opinion publique.
Le 2 février de cette année-là, les policiers procèdent au contrôle d’identité d’un groupe de jeunes à Aulnay-sous-Bois. Très vite, la situation dégénère. Théo s’interpose, un policier l’empoigne. C’est à ce moment-là que son pantalon tombe et qu’un coup de matraque entraîne sa chute.
Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Au sol, Théo est frappé à plusieurs reprises. Il est ensuite embarqué au commissariat, alors même qu’il présente de sérieuses blessures à la tête et à l’anus. Ce n’est qu’une fois sur place qu’un agent de police prendra la peine de prévenir les secours. À l’hôpital, le jeune homme va subir une intervention chirurgicale pour traiter une perforation rectale.
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De lourdes peines requises pour les trois policiers
Face au juge, Me Loïc Pageot dénonce « un coup de matraque volontaire qui n’était pas justifié » , ainsi que des « violences gratuites » .
Autant d’éléments qui l’ont mené à demander trois ans de prison avec sursis, cinq ans d’interdiction d’exercice sur la voie publique et cinq ans d’interdiction de port d’arme pour le principal accusé. L’auteur du coup de matraque qui est jugé pour violences volontaires ayant entraîné « une mutilation ou infirmité permanente » .
Pour les autres fonctionnaires, l’avocat réclame des peines de trois et six mois de prison avec sursis pour « violences volontaires avec circonstances aggravantes » . Peine assortie, pour l’un, de deux ans d’exercer sur la voie publique et de deux ans d’interdiction de port d’arme. Ils risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement.
« Cela ne ressemble ni de près, ni de loin avec de la légitime défense »
Pour leur part, les accusés plaident la légitime défense. Or, vidéo à l’appui, l’avocat soutient : « Cela ne ressemble ni de près, ni de loin à de la légitime défense. Je crois que les policiers ont perdu pied en voulant interpeller coûte que coûte » .
Il insiste sur les coups portés à Théo alors que celui-ci est au sol. Des gestes « de violence gratuite […] des gestes d’énervement et de vengeance« . Il souligne également l’attitude des policiers qui « n’ont pas alerté les secours » malgré les saignements aux fesses et à la tête du jeune homme. « Heureusement qu’un policier au commissariat va réagir » , souligne-t-il.
Appelé à la barre pour témoigner, Théo évoque une vie saccagée. Lui qui se voyait devenir « un grand footballeur » , vit désormais comme un « mort-vivant » . Il souffre aujourd’hui d’incontinence, ce qui l’a poussé à « s’éloigner des autres » et à abandonner tout projet.
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