Affaire Théo : le procès de 3 policiers accusés de violences volontaires sur Théo Luhaka sous hautes tensions
Cette affaire a profondément marqué l’opinion publique en 2017. Le procès de 3 policiers accusés de violences volontaires sur Théo Luhaka s’ouvre finalement ce mardi, près de 7 ans après les faits.
Le 2 février 2017, Théo Luhaka, un jeune homme noir de 22 ans, subit de graves blessures au rectum lors d’un contrôle de police qui tourne mal à Aulnay-sous-Bois. La scène, filmée par des caméras de surveillance, provoque un vif émoi dans le pays.
Un contrôle d’identité qui vire au drame
Tout commence par un banal contrôle d’identité effectué par 4 policiers sur un groupe de jeunes dans une cité sensible. La situation se dégénère rapidement.
Pris en tenaille par deux agents, Théo Luhaka reçoit soudain un violent coup de matraque télescopique dans les fesses. Les images révèlent une scène d’une violence extrême. Le jeune homme s’effondre, victime d’une rupture du sphincter anal. Transporté d’urgence à l’hôpital, Théo Luhaka doit subir une lourde intervention chirurgicale. Ses jours ne sont plus en danger, mais les séquelles psychologiques et physiques subsistent.
3 policiers renvoyés aux assises pour violences volontaires
Si 4 agents ont d’abord été mis en examen, seuls 3 comparaissent finalement devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis :
- Marc-Antoine Castelain, 34 ans, accusé d’être l’auteur du coup de matraque. Il risque jusqu’à 15 ans de prison.
- Jérémie Dulin , 42 ans, et Tony Hochart , 31 ans, également poursuivis pour violences.
La qualification criminelle de viol a été abandonnée, faute d’éléments suffisamment caractérisés. Reste que le coup porté a entrainé chez la victime des séquelles physiques irréversibles, justifiant des poursuites pour violences volontaires aggravées.
Théo Luhaka : des blessures indélébiles 7 ans après
Âgé aujourd’hui de 28 ans, Théo Luhaka porte encore fondamentalement les stigmates de cette interpellation musclée. Le jeune homme souffre de séquelles physiques permanentes, avec en particulier des troubles intestinaux et urinaires récurrents.
Sur le plan psychologique, il vit également un vrai calvaire. Rongé par la honte et un profond sentiment d’abandon, Théo Luhaka peine à se reconstruire. Le procès très attendu qui s’ouvre permettra-t-il de tourner la page ? La réponse dans les 10 prochains jours.
En définitive, l’affaire Théo Luhaka a marqué un virage dans la prise de conscience des violences policières en France.
Même si les accusés bénéficient encore aujourd’hui de la présomption d’innocence, l’émotion ressentie à l’époque témoigne du besoin de vérité et de justice autour de ce drame. Espérons que l’audience apportera des réponses et un début d’apaisement.