55% des personnes LGBT ont subi une agression LGBTphobe au cours de leur vie
Selon une enquête Ifop, plus de la moitié des personnes LGBT ont subi une agression LGBTphobe au cours de l’année. Face à ce fléau, 60% des personnes agressées ou discriminées ont pensé à se suicider afin d’atténuer leurs souffrances.
À quelques jours de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, ce lundi 13 mai, l’institut français d’opinion publique, l’IFOP, a dévoilé des chiffres alarmants sur la LGBTphobie. Cette discrimination est subie par les lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, ou intersexuées. Avec une faible augmentation du nombre de victimes sur un an (2%), certaines formes d’agressions augmentent comme les violences physiques (+5 points). Ce type d’agression avait été vu lorsque Julia, une jeune femme transgenre, avait été agressée, à Paris. Cette dernière avait alors eu beaucoup de soutien sur les réseaux sociaux.
« Les stratégies d’invisibilité » et les pensées suicidaires pour la plupart des personnes LGBT
Pour éviter les agressions, les personnes LGBT adaptent leur comportement quotidien puisque 63% évitent de s’embrasser en public, 62% ne se tiennent pas la main et près de 50% évitent de se montrer avec une personne du même sexe devant leur voisin. Cela s’étend même à des changements de trajectoire quotidien puisque 37% évitent ainsi de se rendre dans certains quartiers (hausse de 3 points). Ces attitudes sont des « stratégies d’invisibilité« et près de 68% des LGBT en adoptent pour éviter tout harcèlement et agression LGBTphobe. Pour ceux et celles qui ont été agressés au cours des 12 derniers mois, 91% se confient avoir changé leur comportement.
Face à cette peur et ces menaces, la mort est l’une des solutions pour soulager les douleurs. Un chiffre très inquiétant se dégage de cette attitude puisque 60% des personnes LGBT ayant été victimes d’une agression confiant avoir eu des pensées suicidaires et 51% déclarent même avoir fait une tentative de suicide (contre 7,2% des Français en général). Pour la grande majorité des cas, l’enquête révèle que le « profil type » d’un agresseur LGBTphobe est un homme âgé de moins de 30 ans, attaquant en groupe.
Seulement 20% des personnes LGBT agressées portent plainte
Face à ce fléau, les plaintes sont finalement très peu: 27% déposent une main courante dans un commissariat, seulement 20% arrivent à porter plainte et 19% cherchent de l’aide auprès d’une association LGBT. La parole se libère peu à peu puisque plus de la moitié parle de cette agression à un proche.
Ce mardi, les résultats de cette enquête seront présentées au secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, Marlène Schiappa.