« Il pète, il dit des horreurs » : La première accusatrice de Gérard Depardieu balance sur ses affreuses manières en tournage
Pour la première fois depuis le 11 avril, Charlotte Arnould, qui est à l’origine de la première plainte pour viol à l’encontre de Gérard Depardieu, a brisé le silence. À l’occasion d’un entretien avec le magazine Elle, la jeune actrice est revenue sur les faits.
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Gérard Depardieu au milieu d’un scandale
Les langues se délient. Le 11 avril dernier, Mediapart a publié une enquête qui a fait l’effet d’une bombe. Pour cause, elle comportait le témoignage de treize femmes qui accusaient l’acteur de violences sexuelles.
Tout est parti d’une plainte, déposée en 2020 par une certaine Charlotte Arnould. Danseuse confirmée mais aussi actrice, la jeune femme accuse Gérard Depardieu de l’avoir violée à deux reprises. Si la fuite de cette plainte fait grand bruit, ce n’est pas la première fois que la jeune femme se rend au commissariat.
Malheureusement, la plainte qu’elle a déposée trois semaines après les faits, en 2018, a été classée sans suite.
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« Je ne suis plus seule »
Avec l’enquête de Médiapart, l’affaire est revenue au centre de l’actualité. « Je ne suis plus seule » , a déclaré la jeune actrice dans les colonnes de Elle, faisant référence aux témoignages des treize femmes qui ont participé à l’élaboration de l’enquête.
Si elle reconnaît à quel point la situation l’attriste, Charlotte Arnould espère toutefois que leur témoignage fera le poids face à la justice. En effet, aucune des treize femmes n’a déposé plainte à ce jour.
« Parmi celles qui ont parlé à Mediapart, il y en a pour qui les faits ne sont pas prescrits. J’espère que certaines seront prêtes à porter plainte » , a-t-elle déclaré. « Il y a maintenant treize témoignages connus, mais à mon avis on est bien en deçà de la réalité » , soutient-elle.
Charlotte Arnould révèle que, depuis la publication de l’enquête, Marine Turchi (qui signe l’enquête), a continué de recevoir des témoignages.
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« Il y a une omerta énorme »
Face aux journalistes de Elle, la jeune femme a consenti à revenir sur les faits.
En 2018, Charlotte Arnould a décidé de quitter sa carrière de danseuse pour se reconvertir dans le cinéma. Retenue pour une pièce de Fanny Ardant, Passion, elle a fait appel à Gérard Depardieu, « un ami de la famille » , pour lui donner quelques conseils. À l’époque, elle le considérait comme son « petit père du cinéma » . Elle a précisé qu’il était au courant de la maladie dont elle souffrait alors : l’anorexie.
Au départ « confiante » , la jeune femme a vite déchanté. Pour cause, la soirée va prendre une tournure à laquelle elle ne s’attendait pas. Quelques jours plus tard, elle s’est rendue chez l’acteur pour le confronter et a été agressé une nouvelle fois.
Deux semaines plus tard, elle a déposé plainte. Une plainte qui sera classée sans suite. En 2020, elle a déposé une nouvelle plainte, en se constituant partie civile. Malheureusement, là encore, les choses ne se passent pas comme prévu. Elle a confié avoir été « choquée » de voir l’acteur poursuivre sa carrière alors que, de son côté, elle survivait. « Dans le monde professionnel c’est très frileux, il y a une omerta énorme » , assure-t-elle.
Cette omerta, Charlotte Arnould en a fait les frais avec Fanny Ardent qui parle de « désenchantement amoureux » , quand elle explique les raisons qui l’ont poussées à se séparer de la jeune femme.
« Tous les puissants se soutiennent entre eux. Et puis Depardieu, c’est comme le vin et le saucisson : c’est la France, on n’y touche pas » , affirme-t-elle. Elle ajoute : « Sur les plateaux, il pète, il dit des horreurs, tout le monde rigole, un peu gêné… Il en impose, il en joue » .
Depuis sa plainte, elle a pu compter sur le soutien de quelques personnalités dont Aïssa Maïga ou encore Flavie Flamant. Mais, dans son combat, elle a surtout pu compter sur le soutien des féministes : « Je découvre un monde, car avant tout ça, j’étais ‘endormie’, je n’étais même pas au courant de #MeToo » .
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