Budget 2025 : Bientôt une nouvelle taxe, êtes-vous concerné ?
La France est enlisée dans une crise politique profonde depuis plusieurs mois. Une crise dont Emmanuel Macron semble avoir du mal à sortir. Pour y parvenir, il a récemment nommé François Bayrou comme Premier ministre. Le nouveau gouvernement a désormais la lourde tâche de constituer le budget de 2025.
Une mission loin d’être aisée puisqu’il faut trouver 50 milliards d’euros d’économies pour boucler le budget. Face à cette somme, une nouvelle taxe pourrait bien voir le jour pour le plus grand malheur des Français. Découvrez si vous risquez d’être concerné.
Des finances publiques très dégradées
La France fait face à une dégradation de ses comptes publics puisque le déficit public français risque de dépasser 6% du PIB en 2024, contre 5,1% attendus. « La situation de nos finances publiques est grave », a alerté dès son arrivée Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget démissionnaire, devant la commission des Finances de l’Assemblée.
La France a d’ailleurs été épinglée par l’Union européenne sur l’état de ses finances publiques. La dette publique française est estimée à plus de 3 200 milliards d’euros, soit 112% du PIB. La France était donc tenue de présenter un plan afin de redresser sa situation financière.
L’objectif de l’ancien Premier ministre Michel Barnier était de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025 puis « sous le plafond des 3 % » en 2029. « Le premier remède à la dette, c’est la réduction des dépenses. En 2025, les deux tiers de l’effort de redressement viendra donc de la réduction des dépenses. Réduire les dépenses, c’est renoncer à l’argent magique, à l’illusion du tout gratuit, à la tentation de tout subventionner », avait déclaré l’ex-locataire de Matignon.
Pour parvenir à son objectif, Michel Barnier avait proposé de nombreuses mesures, pour la plupart impopulaires. Il prévoyait d’augmenter le montant des impôts, mais aussi de certaines taxes comme celles sur l’énergie, l’eau en bouteille ou encore les paris sportifs. Le gouvernement souhaitait également un changement de fiscalité pour les transports polluants et les locations AirBnb.
Autant de mesures qui ne verront pour l’heure pas le jour puisque le gouvernement de Michel Barnier a été censuré après l’utilisation du 49.3 pour voter le budget de la Sécurité sociale.
La difficile élaboration du budget pour 2025
Après la censure du gouvernement de Michel Barnier, c’est finalement François Bayrou qui a été choisi pour lui succéder par Emmanuel Macron. Ses débuts en tant que Premier ministre n’ont pas été de tout repos puisqu’il a dû faire face à la crise à Mayotte après le passage du cyclone Chido.
Le nouveau locataire de Matignon s’est aussi retrouvé au cœur de plusieurs polémiques. Le 16 décembre 2024, alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Mayotte, François Bayrou a fait le choix de se déplacer à Pau, pour assister au conseil municipal de la ville, dont il est le maire.
Son déplacement en jet privé lui a valu de nombreuses critiques ainsi que sa prise de position en faveur du cumul des mandats. Malgré ces polémiques, le Premier ministre a désormais la difficile mission d’élaborer le budget pour 2025.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s’est exprimée sur TF1 ce mercredi 15 janvier. Elle a annoncé une baisse des dépenses publiques de « plus de 30 milliards » d’euros. « Nous allons faire un effort historique de baisse des dépenses publiques », a-t-elle indiqué.
Elle a également confirmé les informations parues dans la presse, qui font état de 32 milliards d’économies et 21 milliards de hausse de recettes. Mais comment le gouvernement compte-t-il trouver autant de recettes ?
Une nouvelle taxe bientôt mise en place ?
Alors que le gouvernement doit trouver plusieurs milliards d’euros de recettes, comment compte-t-il s’y prendre ? « Ce sera essentiellement des économies, il n’y aura pas de nouvelles hausses d’impôt« , a assuré le ministre de l’Économie Eric Lombard.
François Bayrou s’est exprimé sur le sujet ce mardi 14 janvier. Le Premier ministre a estimé que les entreprises devaient être « prémunies contre des augmentations exponentielles d’impôts et de charges ». Pour rappel, Michel Barnier envisageait une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises. Une mesure censée rapporter huit milliards d’euros.
Le locataire de Matignon n’a pas évoqué une éventuelle taxe visant les hauts revenus, mais l’idée ne serait pas totalement abandonnée. Quelques heures plus tard, François Bayrou a d’ailleurs révélé que le gouvernement travaillait sur une « taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines », qui pourrait faire partie du budget 2025.
Une mesure qui s’inspire de la taxe Zucman, résultat des travaux de l’économiste français Gabriel Zucman. Cet économiste propose une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à un milliard d’euros. En France, les milliardaires sont au nombre de 147 en 2024 contre 67 il y a dix ans.
Pour l’heure, aucun taux n’a encore été décidé et il n’y a pas de précision sur l’aspect législatif. Mais le gouvernement espère mettre en place cette taxe dans l’année. Elle permettrait de générer deux milliards d’euros de recettes par an, il s’agirait donc d’une mini-taxe Zucman.